Boursier.com – Interview de Michaël Fribourg

Source : Boursier.com

Boursier.com : Pourquoi le chiffre d’affaires du pôle technologies est-il en fort repli sur ce premier semestre ?

M.F. : Comme les nombreux analystes qui suivent Chargeurs l’avaient unanimement souligné dans leurs notes, et encore anticipé fin juillet, l’année 2023 est une année de transition pour Chargeurs. Certains métiers se portent bien, d’autres sont pénalisés par la conjoncture, tout en restant rentables. C’est la vie des cycles économiques, et face à ces cycles, qui ne sont pas un long fleuve tranquille, Chargeurs a un portefeuille de métiers leaders et protecteurs, qui restent tous rentables même quand le temps est défavorable. C’était déjà le cas durant les pics du Covid. Parmi nos métiers, nos nouveaux moteurs de performance (PCC Fashion Technologies) et notre pôle luxe (Museum Studio, Luxury Fibers et Personal Goods), qui représentent ensemble 60 % de notre chiffre d’affaires, se portent bien, et voient dans l’ensemble leur activité résister ou progresser, leurs marges préservées malgré l’inflation et leur performance est bonne. Un de nos métiers, qui est un moteur historique de croissance et le redeviendra progressivement, Chargeurs Advance Materials, qui est aussi en temps ordinaire un gros contributeur de rentabilité, souffre : ce n’est pas une surprise, même si déjà son second trimestre 2023 était meilleur que le premier.

Boursier.com : Justement, votre métier Advance Materials a souffert, et redémarre peu à peu. Pouvez-vous nous en dire plus ?

M.F. : C’est temporaire et transitoire. Au total, par rapport à 2022, il a été ce premier semestre en retrait de 23 %, très en deçà de ses volumes ordinaires. 2022 était pour ce métier une base de comparaison record. Mais surtout, ce métier a subi d’abord le choc de la crise de l’énergie au T3 2022, qui a mis beaucoup de nos clients dans une position de prudence et d’attente. Nous l’avions dit dès le Q4 2022. Cette crise de l’énergie, nous estimons comme l’estiment nos grands clients, que nous en sommes en sortis. Un autre choc s’est aussitôt enchaîné : la hausse accélérée des taux d’intérêt, qui a gelé le marché de la construction. La construction résidentielle ne pèse que 25 % des débouchés de ce métier, mais il y a eu un impact important. Les autres débouchés du métier, c’est-à-dire la rénovation, les équipements industriels, les infrastructures, les équipements haut de gamme, ont eux aussi été d’abord attentiste mais redémarrent peu à peu. D’autant qu’ils sont encouragés par les gouvernements ou rendus indispensables par la démographie. Nous misons prioritairement pour le rebond sur ces 75 % de débouchés, dont la demande structurelle progresse le plus vite. Il faut un peu de patience et en profiter pour accélérer l’innovation verte et les lancements produits. Ce que nous faisons. Toute crise fait des gagnants et des perdants. C’est plus simple de sortir gagnant quand on reste rentable et que l’on est numéro mondial. Ce sera le cas. Même avec une baisse des volumes de 25 %, ce métier est, je le rappelle, resté rentable. Il n’y pas beaucoup d’industries qui auraient résisté à de tels chocs. Si un jour les géants de la Tech ou du luxe subissent une baisse soudaine et temporaire de 25 % de leur activité, je serais curieux de savoir s’ils resteraient dans le vert. Au cours des 7 dernières années, Chargeurs Advance Materials a généré, en cumulé, 210 MEUR de résultat opérationnel, en restant rentable en toutes circonstances. Alors, la conjoncture actuelle nous pénalise, bien sûr, mais la reprise progressive des volumes sera une nouvelle occasion de démontrer la forte rentabilité normative et la forte rentabilité des capitaux engagés de ce métier leader mondial et innovant, qui réunit des talents industriels très forts. En l’état, nous faisons l’hypothèse que la branche Advance Materials a des raisons de revenir en 2024 à son niveau de chiffre d’affaires de 2022, qui avait démarré très fort avant d’être exceptionnellement pénalisé fin 2022. Nos clients ont des niveaux de stocks historiquement et anormalement faibles. Ils auront besoin de les reconstituer. C’est un métier très diversifié dans ses offres, ses clients et sa géographie, donc il y a toujours des zones et segments d’activité qui vont mieux et repartent plus vite. Nous nous attendons donc à une reprise en  » J « . Nous sommes prudents mais flexibles, confiants et exigeants.

Boursier.com : Comment s’est comportée la partie luxe sur la période ?

M.F. : Notre pôle luxe, qui comportent trois métiers, se porte bien. Son chiffre d’affaires progresse 16 % en valeur brute, et de 4 % en valeur organique. PCC Fashion Technologies a vu, hors activité sanitaire, son chiffre d’affaires rester globalement stable malgré les confinements en Asie de début d’année 2023. Sa marge opérationnelle a progressé malgré l’inflation, et ses nouveaux produits, verts et innovants, sont très demandés, mondialement. C’est un atout. Notre activité fibres pratique plus de sélectivité commerciale et privilégié les offres rentables de services et de produits techniques autour des gammes Nativa. Quant à Museum Studio, c’est un superbe succès. Le métier a franchi ce semestre 60 MEUR de chiffre d’affaires, en croissance organique de près de…50 %. Ceci démontre la capacité de croissance que nous avons donné à ce métier, dont la rentabilité progresse également. Ce n’est que le début. Ceci démontre qu’il faut du temps pour donner corps à un leader mondial. Cette année 2023, Museum Studio devrait réaliser au moins 120 millions de chiffres d’affaires, et l’an prochain 150 millions. Nous avons remporté et nous sommes en train de réaliser les plus beaux projets mondiaux, le musée de l’Espace de Washington, le musée de la Maison Blanche, qui aura une visibilité mondiale, le musée des Accords d’Abraham à Abu Dhabi, le musée Burell à Glasgow, élu musée européen de l’année. Nous ne sommes qu’au début de cette aventure. Il faut être fier d’avoir un groupe français, familial, pensant à long terme, qui a pris la position de numéro un mondial dans ces marchés en plein devenir et où affluent beaucoup de capitaux.

Boursier.com : Comment voyez-vous évoluer la conjoncture ?

M.F. : Le choc des prix de l’énergie s’est résorbé. Quant à l’inflation, elle ralentit. Les Etats-Unis, qui forment directement et indirectement 40 % de nos débouchés, voient l’inflation ralentir. C’était logique qu’après les politiques monétaires très accommodantes de la période Covid, il y ait un resserrement. Nous sommes prudents mais confiants. A notre avis, les Etats-Unis, qui sont et resteront pour longtemps la locomotive de l’économie mondiale, et la locomotive de Chargeurs, vont redémarrer en premier, et c’est tant mieux. Quant à l’Europe, dont la politique économique est préjudiciable aux entreprises comme aux ménages, elle restera attentiste. C’est pourquoi nous misons, en plus des Etats-Unis, sur les nouveaux grands pays émergents, notamment l’Inde, le Mexique, le Brésil, l’Indonésie, le Vietnam. Ce sont des pays où nous avons d’importantes parts de marché, et où l’activité progresse vite. On va donc appuyer là bas sur l’accélérateur. S’agissant de la Chine, nous sommes prudents. C’est une économie qui pèse seulement 7 % de notre chiffre d’affaires, et nous déplaçons nos centres industriels hors de Chine, même si nous y restons commercialement très fort et ambitieux. Nous pensons que demain la Chine cessera d’être l’usine du monde. Chargeurs est présent dans 100 pays et cette diversité géographique permet de capter la croissance là où elle sera.

Boursier.com : Vous êtes raisonnablement endetté au niveau de Chargeurs et pas ou peu endetté au niveau de Colombus, l’actionnaire de référence du Groupe. Est-ce un atout dans le contexte actuel ?

M.F. : C’est tout à fait exact pour Chargeurs comme pour Colombus. C’est un choix, une protection et une liberté à tous les niveaux. Au niveau de Chargeurs, nous avons autofinancé l’intégralité de notre croissance. Entre 2015 et ce premier semestre 2023, Chargeurs a généré cumulativement 320 millions d’euros de marge brute d’autofinancement, ce qui nous a permis d’investir dans nos métiers existants, dans de nouveaux métiers pour bâtir des leaders mondiaux et diversifier nos secteurs d’exposition – on en mesure l’intérêt durant le Covid comme durant la conjoncture actuelle -, tout en maintenant une politique récurrente de distribution de dividendes aux actionnaires. Les partenaires bancaires de Chargeurs viennent encore de réitérer leur confiance dans les perspectives et le potentiel du Groupe en prolongeant des financements existants, et en apportant de nouvelles ressources, tout ceci, il faut l’avoir à l’esprit sans covenant de levier dette/Ebidta. C’est peu commun pour une entreprise industrielle. Quant à Colombus, comme pour mon Groupe Familial, nous avons toujours été frileux en matière d’endettement, y compris quand les taux étaient bas, car on veut être libres et éviter la spéculation, nous ne sommes pas dépendants du dividende ni du cours de bourse ou de son évolution – nous n’avons aucun margin call par exemple -, et nous n’hésitons jamais à renforcer notre présence au capital de Chargeurs quand la conjoncture et la réglementation boursière nous le permettent – il y a je le rappelle des périodes dites de  » fenêtre négative  » qui, légitimement, nous empêchent calendairement ou préventivement d’acheter des titres en certains contextes. Je vais même plus loin, Colombus comme notre Groupe Familial ont les moyens, les ressources, et les partenaires pour accompagner à très long terme le développement du Groupe Chargeurs. Là encore, c’est un choix, un privilège pour Chargeurs et un atout pour l’ensemble des actionnaires du Groupe, particuliers et institutionnels.

Boursier.com : Quel jugement portez-vous sur le cours, qui a été pénalisé alors que l’ensemble des analystes sont à l’achat ?

M.F. : S’agissant du cours, depuis le début du conflit en Ukraine, nous sommes pénalisés. C’est flagrant et frustrant. Plus récemment, il y a sans doute eu de la surréaction à l’annonce des semestriels, qui étaient pourtant attendus et même supérieurs à certaines prévisions d’analystes. Tout ceci dans un contexte macroéconomique confus, oubliant que désormais Chargeurs ce sont plusieurs moteurs de rentabilité et que notre activité Advance Materials est appelée à rebondir. Chargeurs est un groupe vraiment mondial, qui réalise 95 % de son chiffre d’affaires hors de France. Comme entrepreneur et comme actionnaire de référence de Chargeurs, je préfère que 95 % des revenus du Groupe ne soient pas dépendants de la France et que 60 % des revenus du Groupe ne soient pas dépendants de l’Europe. Certains actionnaires du flottant, institutionnels ou individuels, qui sont sortis ces 18 derniers mois reviendront peut-être à la faveur d’un prix redevenu clairement attractif. C’est arrivé déjà à plusieurs reprises. C’est la vie et l’opportunité des marchés. L’ensemble des analystes, vous le remarquez, soulignent les perspectives favorables du Groupe et son potentiel de création de valeur, quelles que soient les méthodes de valorisation retenues. Leurs valorisations et cours cibles sont bien au-dessus du cours actuel. Ils nous connaissent bien, suivent l’entreprise depuis plusieurs années, connaissent notre rigueur et l’exigence de notre modèle de gestion. Quand le cours est anormalement bas par rapport aux fondamentaux du groupe, comme actuellement, cela crée évidement des opportunités d’achat du titre sur les marchés. Nous ambitionnons, avec l’hypothèse d’un redémarrage progressif d’Advance Materials, 800 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, et une marge d’EBIDTA comprise entre 9 et 10 %. Le cours actuel ne reflète pas la valeur fondamentale du Groupe ni son potentiel de création de valeur.

Boursier.com : Votre projet d’acquisition stratégique pour votre pôle luxe peut-il être un catalyseur et Colombus, la structure patrimoniale de long terme que vous contrôlez, peut-elle jouer un rôle particulier ?

M.F. : Oui, en matière d’acquisition, nous avons avancé car nous avons identifié des cibles qui font sens, en étant très sélectifs, quant à la qualité de l’actif, à sa complémentarité, à son potentiel de croissance et à ses valeurs d’excellence durable. Sans compter son sens territorial, car Chargeurs est un Groupe mondial mais engagé dans ses territoires et dans la protection et le développement des savoirs faire d’exception. Nous avons bien fait d’être patients car les valeurs de certains actifs redeviennent raisonnables et nous visons le  » juste prix « , pour maximiser la valeur future et les synergies. Le contexte offre clairement des opportunités. Par ailleurs, oui, je vous confirme que Colombus, qui est engagé dans Chargeurs comme actionnaire de référence de très long terme, peut jouer un rôle particulier, au bénéfice de l’ensemble des actionnaires, sans que Chargeurs n’ait besoin de financements additionnels pour garantir la mise en oeuvre d’un tel projet. Nous privilégions les meilleurs actifs et les schémas les plus créateurs de valeur à long terme pour l’ensemble des actionnaires, évidemment relutifs par rapport au cours actuels, sans appel au marché ni dette additionnelle pour Chargeurs. J’insiste : pour Chargeurs, ni nécessité de dette additionnelle ni nécessité d’appel au marché. Si nous aboutissons, le visage du Groupe en sera changé. Ce peut être l’occasion d’un re-rating de Chargeurs, certains analystes et investisseurs l’ont compris, tout en mesurant qu’on ne réalise et finalise une acquisition que si elle fait sens et coche absolument toutes les cases qui servent l’intérêt du Groupe. C’est un processus exigeant et méticuleux. A contexte constant, nous l’avions dit en début d’année, et nous le confirmons, c’est un de nos objectifs des prochains mois. Chargeurs est un groupe familial et entrepreneurial, attaché à sa présence sur le marché et à la diversité de son actionnariat. Notre actionnariat du flottant compte d’ailleurs, aux côtés de nouveaux investisseurs institutionnels, de plus en plus d’actionnaires individuels : nous les remercions tous de leur fidélité et de leur confiance dans l’avenir. Investir dans Chargeurs c’est aussi investir dans une entreprise qui essaie de donner un sens à ce qu’elle fait et à son leadership. Il n’y a pas que les entreprises de la Tech pour bâtir le monde de demain, des entreprises de l’économie conventionnelle peuvent se réinventer et aussi bâtir l’avenir comme le fait Chargeurs. Cela prend du temps. Les changements faciles sont bien trop souvent des changements fragiles. Nous avançons à travers les cycles, pas à pas, avec l’engagement de nos milliers de collaborateurs, que nous honorons et reconnaissons, la confiance de nos clients toujours plus nombreux à travers le monde et le soutien de l’ensemble de nos partenaires, avec vision, méthode, prudence et détermination.

Boursier.com : Quant vous parlez de luxe, pouvez-vous nous en dire plus ?

M.F. : Le luxe qui nous intéresse n’a rien à voir avec la mode ni avec des activités intensives en dépenses marketing, qui nécessitent des équipes créatives coûteuses et une présence immobilière onéreuse. Nous nous concentrons davantage sur des profils d’affaires réalisant des produits ou des services conçus pour durer, pour laisser une empreinte marquante dans la vie des clients. Rentre déjà dans cette catégorie notre marque de fibres durables Nativa, qui rentre dans la composition d’un nombre croissant d’autres marques d’excellence, et notre branche Museum Studio, qui crée des expériences muséales mémorables partout dans le monde : un enfant qui visite en famille le musée de l’Espace et de la Nasa à Washington réaménagé par notre filiale américaine se crée des souvenirs pour toute une vie et y retournera avec ses propres enfants. Certains experts résument ces catégories d’affaires en parlant du  » quiet luxury  » ou  » luxe discret « . En bref, l’excellence sobre, mondialement appréciée, reconnue et désirable, rentable et relutive, tout sauf ostentatoire, capable de diffuser un savoir-faire à grande échelle. Swaine, dans notre portefeuille d’activité – et qui existe imaginez depuis 1750 ! – rentre clairement dans cette catégorie, comme le soulignait encore récemment un article du Financial Times sur les marques d’avenir. L’idée est de réaliser et diffuser des produits faits pour durer, qui se transmettent, l’inverse de la consommation éphémère. Notre ambition, c’est une affaire d’une échelle supérieure, un leader de première division, au juste prix, prudent, enrichissant significativement l’equity story du Groupe.

Notre vision de l’innovation

Joëlle Fabre-Hoffmeister, Secrétaire Générale du groupe Chargeurs, nous livre sa vision de l’innovation au sein du Groupe: 

« Le culte de l’innovation est si fort dans nos sociétés que personne n’imaginerait prononcer un mot contre le concept. Mais comme beaucoup de notions très utilisées, celle d’innovation gagnerait à être questionnée : qu’entend-on véritablement par innovation ? que signifie vraiment innover ? L’étymologie latine nous renvoie à « changer, nouveau », précédé du préfixe « in », qui indique un mouvement vers l’intérieur. Rien de technique donc dans cette définition, qui ouvre résolument vers une nouvelle façon de considérer les évidences. Pourtant, innovation rime beaucoup, pour la plupart d’entre nous, avec recherche scientifique, intelligence artificielle, découverte technique…

L’innovation concerne en fait tous les domaines de la vie, notamment professionnelle, et appelle à penser « out of the box » pour envisager les étapes à venir. La pandémie du Covid 19 ayant bouleversé tous nos repères, c’est une formidable opportunité qui s’offre à nous de lui faire une place dans toutes nos pratiques. Certains ouvrages illustrent parfaitement cette voie. Parmi les lectures récentes que je recommanderais, « The Passion Economy » par Adam Davidson, explore des expériences réussies d’entrepreneurs qui ont changé radicalement de projet professionnel, et de vie, pour avoir osé changer d’approche par rapport à leur premières années professionnelles. Leur secret ? Oser donner la parole à leur passion, à ce qu’ils savaient le mieux faire, et travailler pour en extraire la valeur ajoutée, la « substantifique moëlle », en challengeant les idées les mieux installées. 

Un témoignage inspirant, qui pourrait nous conduire à revoir notre traditionnel modèle managérial : et si nous offrions à nos salariés de vraies occasions de contribuer au changement ? Si nous ne leur présentions pas celui-ci comme un inévitable à assumer, mais plutôt comme une voie d’avenir où ils ont un rôle clé à jouer ? L’innovation managériale, c’est peut-être la prochaine révolution du travail, à encourager fortement pour dégripper nos organisations, et libérer l’énergie créatrice, source féconde d’innovation. »

Innovation: Histoires remarquables

Lainière SantéTM X Maje : style et sécurité en toutes circonstances

Allier sécurité et style est désormais possible. Grâce à un partenariat entre Lainière SantéTM et Maje, les masques barrière répondent non seulement aux critères de performance définis par l’AFNOR et l’ANSM, mais offrent également une touche de fantaisie et d’élégance. Les designers de la marque de mode ont réalisé 3 imprimés exclusifs pour Lainière SantéTM, afin d’accessoiriser avec style les tenues de chacune et chacun d’entre nous.

Le port du masque étant une nouvelle habitude à prendre, les équipes de recherche de Chargeurs ont mis au point des masques de protection en tissus très agréables, ultra filtrants et respirables. Avec trois couches protectrices et un traitement antibactérien et hydrophobe, ils sont lavables jusqu’à 20 fois.

En ligne sur www.lainiere-sante.com, ils ne sont toutefois plus seulement un simple geste de protection. Les masques Lainière SantéTM X Maje deviennent un réel accessoire de mode indispensable au quotidien. L’essayer, c’est l’adopter !

Engagé et solidaire, Chargeurs donne des équipements de protection sanitaire

Après avoir rapidement adapté ses lignes de production, Chargeurs a souhaité faire don de plus de 10 000 litres de gel hydroalcooliques, des masques et blouses aux professionnels de santé. Des dons en produits sanitaires ont également été faits aux plus vulnérables dans les Ephad, à Emmaüs France, à l’Œuvre de Secours aux Enfants (OSE), aux Apprentis d’Auteuil, à Orphépolis, etc. Ces dons rappellent le rôle essentiel que jouent les entreprises dans la réponse à apporter à la crise sanitaire et témoignent de l’engagement et de la solidarité du Groupe envers les citoyens les plus exposés.

Cette mobilisation engagée fait partie intégrante de l’ADN de Chargeurs. Au cœur de la crise sanitaire, Chargeurs a également pris l’initiative d’investir 10 millions d’euros pour contribuer à l’indépendance sanitaire de ses grands pays d’implantation : France, Etats-Unis, Royaume-Uni et Suisse. Le Groupe contribue, par ses investissements et l’engagement sans faille de ses collaborateurs, à renforcer la souveraineté sanitaire, devenue aujourd’hui stratégique.

La révolution des masques transparents

Ultrafiltrant, confortable et transparent : c’est la promesse du nouveau masque inclusif haut de gamme de Lainière SantéTM

Ces masques, transparents et réutilisables, sont composés d’une fenêtre anti-projection et anti-buée lavable et sont fabriqués à base de complexes techniques de la marque Lainière SantéTM. Au cœur de leur conception, réside une innovation sans pareille : la technique de l’entoilage thermocollant.

Dans les coulisses du vêtement, cette technique, qui consiste à fabriquer des tissus enduits, est incontournable. L’entoilage est le seul tissu technique du vêtement, indispensable pour lui donner tenue et structure. Il est généralement thermocollé sur le tissu entre la doublure du vêtement et le tissu extérieur. Pionnier dans le domaine de l’innovation textile, Chargeurs place l’innovation au cœur de sa stratégie de développement. Cette capacité à développer des produits d’avant-garde, tels que les polyesters texturés, les entoilages en jauge 40, qui, extraordinairement fins et légers, s’adaptent parfaitement aux satins et aux voiles de la confection féminine, ou encore, plus récemment, les entoilages écoresponsables Sustainable Fifty, a construit sa notoriété.

En appliquant le thermocollage à la bande transparente, les masques inclusifs Chargeurs constituent une réelle avancée garantissant sécurité et confort. Ils évitent une confection par couture à l’interface entre la bande transparente et le textile pour garantir l’étanchéité des masques. Leur légèreté et leur ergonomie ont été particulièrement étudiées et soignées par les couturiers du Groupe.

Les masques inclusifs Lainière SantéTM facilitent la vie des personnes sourdes ou malentendantes et des professionnels pour qui la communication verbale est essentielle, comme les orthophonistes ou les professeurs des écoles, mais pas seulement. Ils s’adressent à toute personne souhaitant retrouver les expressions du visage, redonnant aux messages exprimés toute leur profondeur et leurs nuances. Cette innovation mise au point par Lainière SantéTM s’inscrit dans la volonté du Groupe d’offrir des expériences clients uniques et d’améliorer le quotidien de ses clients en s’appuyant sur son excellence industrielle.

Suggestion de lecture: The passion Economy, Adam Davidson

Adam Davidson est un journaliste américain, spécialiste des sujets économiques. Il est contributeur du New Yorker, du New York Times, et de Planet Money, une co-production de la National Public Radio et de This American Life

Talentueux raconteur d’histoires, dans The Passion Economy, Adam Davidson revient sur les changements de la relation entre les employés et leur travail au 21ème siècle. Alors que l’économie du siècle passé se caractérise par une « économie de masse » où la conformité au travail attendu était de rigueur, Adam Davidson préconise une « économie de la passion », adaptée à notre nouvelle ère, où travail et personnalisation sont intimement liés. Il s’intéresse particulièrement aux petites et moyennes entreprises pour lesquelles avoir une stratégie de développement forte est cruciale à leur survie. Ces dernières doivent aussi s’adapter aux nouveaux modèles économiques créés autour des individus et de leurs passions.

Huit règles fondent l’économie de la passion :

          Règle n°1 : Poursuivez l’intimité à grande échelle

          Règle n°2 : Ne créez que des produits qui ne peuvent pas facilement être copiés

          Règle n°3 : Le prix que vous demandez doit correspondre à la valeur que vous offrez

          Règle n°4 : Quelques clients passionnés valent mieux que beaucoup de clients indifférents

          Règle n°5 : La passion, ça commence par une histoire

          Règle n°6 : La technologie doit soutenir votre entreprise, pas la diriger

          Règle n°7 : Sachez où est vraiment votre valeur. Peut-être pas là où vous le pensez

          Règle n°8 : Ne vendez pas des marchandises interchangeables, même si d’autres pourraient voir votre produit ainsi

 

Inspirant, ce livre vous donnera les clés pour penser différemment le management, mettant en valeur les concepts d’intimité et de personnalisation que l’économie de masse avait écartés. 

Le point de vue d’Angèle Malâtre-Lansac : Les patients, moteur de l’innovation

Angèle Malâtre-Lansac est Directrice déléguée à la Santé à l’Institut Montaigne. Le programme Santé qu’elle anime a pour objectif de réunir l’ensemble des parties prenantes du secteur de la santé : professionnels, patients, industriels, chercheurs, payeurs, hauts fonctionnaires, prestataires de soins… afin de décrypter, anticiper, comparer et proposer pour faire bouger les lignes de notre système de santé en s’inspirant des meilleurs exemples français et internationaux.

« La pandémie de Covid-19 met en lumière les forces mais aussi les fragilités de nos systèmes de santé. Dans tous les pays de l’OCDE, la multiplication des maladies chroniques comme le vieillissement des populations et les développements technologiques mettent au défi la soutenabilité des systèmes. Les dépenses de santé ne cessent d’augmenter (17 % du PIB aux Etats-Unis, 12% en France), la valeur créée pour les patients ne semble pas suivre, avec la montée des déserts médicaux, des innovations de moins en moins accessibles, des soins encore peu personnalisés, peu de prévention. Si les dépenses augmentent sans créer de valeur supplémentaire, ou si peu, c’est que la dépense n’est pas bien orientée et que les incitations envoyées aux acteurs de la santé ne sont pas les bonnes. Les études montrent que près de 30% des dépenses de santé sont inefficaces, voire nuisibles, alors même que l’accès aux dernières innovations reste limité pour la majorité des patients.

Comment changer de paradigme et s’assurer que nos systèmes de santé incitent à créer davantage de valeur pour les patients (value-based healthcare) et évitent les actes inutiles et les gaspillages ? A l’heure où nous traversons une crise sanitaire sans précédent, il est plus que jamais essentiel de concentrer nos efforts et nos dépenses sur la qualité des soins et les innovations et d’arrêter de rémunérer les acteurs à la quantité d’actes produits sans tenir compte de leurs performances. 

La bonne nouvelle est que nous disposons aujourd’hui de données précises qui nous permettent de mesurer la valeur créée par les acteurs de la santé, mais aussi des moyens de les interpréter grâce au développement de l’intelligence artificielle. Le value-based healthcare est rendu possible par la collecte de données en vie réelle et de données émanant directement des patients. Vous a-t-on déjà demandé, après une intervention chirurgicale, si les résultats correspondaient à vos attentes ? Si votre qualité de vie était satisfaisante ? Comment vous aviez vécu cette « expérience » ? Ces données, appelées Patient reported outcomes (PROMs) et Patient reported experience (PREMs), sont essentielles pour mesurer la qualité des soins et des innovations et s’assurer que chaque acteur de santé créée de la valeur pour les patients.

Les données de santé, qu’elles soient cliniques, génomiques, issues des objets connectés, d’applications mobiles, des PROMs et des PREMs, doivent être au cœur de la réflexion sur le pilotage des systèmes de santé. Grâce à elles, nous pourrons rémunérer et inciter les acteurs à davantage de qualité, permettre une évaluation des innovations plus agile, encourager les collaborations entre les acteurs et donner aux patients l’information dont ils ont besoin pour s’orienter et choisir leur parcours de santé en fonction de leurs besoins et de leurs préférences.

Remettre le patient au cœur du système de santé, tel est l’impératif ! »

Comment Lainière Santé™ s’est imposée comme un partenaire évident grâce à son innovation?

L’impossible n’est pas français ? Cette expression attribuée au plus célèbre des soldats français, Napoléon Bonaparte, résonne tout particulièrement aujourd’hui. Il est ancré dans la culture du Groupe que la volonté de se dépasser et de repousser les frontières de ses métiers est la clé du succès. La création de Lainière Santé en est la preuve formelle. Pour comprendre la recette de cet exploit, nous allons vous livrer les ingrédients, au goût d’audace, d’innovation, de fiabilité logistique et d’engagement qui ont permis au groupe Chargeurs de se démarquer de ses pairs. 

AUDACE

La recette de cette success story commence par une stratégie de long terme menée depuis 2015 et visant à faire un Groupe un champion mondial des marchés de niche. Dans la lignée de cette stratégie et face à l’ampleur de la propagation du virus, le Groupe a réorienté son outil industriel vers la production intensive de masques de protection et de gel hydroalcoolique. L’agilité du modèle de Chargeurs se matérialise dès les premières heures de la pandémie. S’appuyant sur ses expertises de pointe dans les textiles techniques et la chimie des matériaux, les laboratoires de recherche se sont mobilisés pour venir en aide aux autorités sanitaires. C’est ensuite avec une certaine audace qu’a été créée, en un temps record, Lainière Santé, marque structurant l’offre sanitaire du Groupe.  

INNOVATION

L’offre de Lainière Santé, repose sur l’innovation, deuxième ingrédient essentiel. En effet, la technologie constitue la source principale de croissance pour le Groupe qui peut compter sur l’excellence de ses 16 laboratoires de recherche répartis dans le monde. Particulièrement, les masques de protection, basés sur une technologie de nano membranes filtrantes et enduits d’un traitement anti-bactérien et hydrophobe, sont un véritable concentré d’innovation, répondant aux spécifications de l’AFNOR (Association Française de Normalisation). Ils ont également été pensés pour le confort des utilisateurs et sont, à cet égard, certifiés OEKO-TEX 1®, une norme qui garantit une douceur totale pour la peau du visage.

FIABILITE LOGISTIQUE

Pour mettre au point l’offre Lainière Santé, une supply chain infaillible est cruciale. L’ensemble des processus a dû être repensé, de l’approvisionnement à l’expédition, pour assurer la livraison des produits, ainsi que la continuité et la reprise d’activité. Contrôles et prévisions accrus de la demande, partenariats avec les plus grands opérateurs logistiques, ou encore souplesse de la production, sont des modes opératoires nous ayant conduit à produire de façon proportionnée à la demande, en mettant un point d’honneur à traiter nos commandes rapidement. 

ENGAGEMENT

Ces différents ingrédients n’auraient pu atteindre leur ambition sans un engagement sans faille des chercheurs, des chefs d’atelier et de leurs équipes, ou encore des commerciaux, etc. Les équipes ont travaillé sans relâche pour permette à Lainière Santé de devenir un acteur clé du marché de protection sanitaire en très peu de temps. 

Lainière Santé™: Nos collaborateurs engagés

L’abnégation et le courage des collaborateurs a permis au Groupe d’élaborer très vite des masques de protection et du gel hydroalcoolique, premiers remparts face au coronavirus. A travers le monde, les équipes des différents métiers se sont mises en ordre de marche pour élaborer des plans d’action efficaces. 

Nous vous proposons de retrouver des témoignages d’opérationnels au front pendant la crise, dont l’engagement a contribué à faire de Chargeurs une entreprise citoyenne :  

Christophe Ricaux, Responsable Supply Chain chez Chargeurs Fashion Technologies : 

« Lainière Santé est l’œuvre d’une grande cohésion entre les différentes filiales du Groupe, chacune d’entre elles apportant sa contribution, que ce soit dans la phase de réception des masques, de contrôle qualité, de packaging ou encore de préparation des commandes. 

Personnellement, je suis chargé du management quotidien des équipes dédiées à l’activité Masques, tout en faisant le suivi administratif (mouvement de stock, facturation etc.). En contact permanent avec les commerciaux et les transporteurs, il faut s’assurer du respect des priorités d’expédition et des livraisons express sur toute la France. Mon engagement au sein de groupe Chargeurs depuis 1998 m’a permis d’être complètement opérationnel et totalement investi dans cette situation de crise exceptionnelle. » 

Julie Fouilland, Chargé de Marketing chez Senfa et de l’animation des réseaux sociaux de Lainière Santé:

« D’abord, il a fallu s’arrêter. Confinés, mais connectés, nous avons réalisé des newsletters pour les collaborateurs et nos clients chaque semaine, avec un objectif : garder le lien.

Et, très vite, réagir. Lainière Santé a développé une offre de masques sans précédent grâce à des synergies internes fortes. Notre mission : accompagner les produits sur le marché en pensant produit fini, BtoC et vente en ligne. De la création de packaging, à l’animation des réseaux sociaux en passant par la structuration d’offre pour des comptes clés, la polyvalence de l’équipe a été clé pour suivre la cadence.

Puis, se diversifier. Grâce aux synergies mises en place, des produits complémentaires aux masques ont vu le jour, transformant Lainière Santé en fournisseur de solutions complètes. »

Daphnée Newland, Contrôleuse financière de la Lainière de Picardie : 

« Pour faire face aux importants flux commerciaux, le contrôle financier a dû vite s’adapter en redéfinissant les flux intra-groupes, dupliquant les systèmes et ré-réorganisant les équipes. Pendant ce temps, l’usine devait produire en urgence des complexes industriels impliquant, au niveau du contrôle de gestion, un suivi accru des stocks et du besoin en fonds de roulement, la création de fiches fournisseurs, etc.

Notre plus gros challenge durant les premières semaines a été la collecte d’informations pour faciliter le quotidien des opérationnels, afin que la finance soit un support invisible mais bien réel, pour suivre les contrats clients et régler nos fournisseurs dans les temps. Rien n’aurait été possible sans une sérieuse implication de toutes les équipes. »

Michèle Naulot-Besson, Directrice du Business Development chez Chargeurs Protective Films :

« Ecouter et anticiper les besoins marché, sortir de son cœur de métier et de sa zone de confort, agir vite et profiter de circuits de décision courts, sont autant de comportements agiles nous ayant permis la création, en moins de 4 semaines, d’une gamme de 4 produits très innovants : gel hydroalcoolique, film antimicrobien, tunnel sanitaire et borne distributeur de gel.   

Au cœur de la mobilisation contre le Covid-19, le Business Development de CPF a adopté des modes d’action efficaces pour trouver de nouveaux partenaires, négocier et vendre nos produits sanitaires, répondant ainsi aux pénuries de matériel. Il était essentiel pour nous d’agir vite pour éviter à chacun d’être contaminé. »

Lainière Santé™: Histoires remarquables

Ce mois-ci, découvrez deux histoires qui ont marqué la vie de Chargeurs pendant la période de confinement rendue nécessaire pour lutter contre la propagation du Covid-19 : 

  • Décollage réussi pour Lainière Santé™ !
  • Le Président Emmanuel Macron cite Chargeurs pour sa mobilisation pendant la crise

Mobilisés nuit et jour pour répondre aux besoins d’urgence sanitaire, les talents du Groupe ont repoussé leurs limites pour créer des produits hautement technologiques, assurant ainsi la protection d’une grande diversité d’acteurs. 

Décollage réussi pour Lainière Santé™ !

Les masques Chargeurs n’auraient pu rêver d’une plus belle escorte… Dassault Falcon Service (DFS) a converti un de ses mythiques Falcon 900B sur son site du Bourget pour qu’il puisse temporairement transporter des masques de protection, et notamment ceux de la marque Lainière Santé™. En temps d’urgence sanitaire, cette gamme de jet d’affaires offre un service plus rapide et flexible par rapport aux moyens de transports aériens commerciaux ou terrestres. Preuve en est, il a été utilisé 50 heures en seulement 15 jours pour l’expédition de millions de masques Chargeurs.

Grâce à sa collaboration avec les plus grands industriels français, que ce soit Bolloré dans le secteur de la logistique et du transport, et Dassault, dans le secteur du transport aérien, Chargeurs a, une nouvelle fois, démontré l’efficacité de son modèle économique.

Le Président Emmanuel Macron cite Chargeurs pour sa mobilisation pendant la crise

Chargeurs a eu les honneurs de la Présidence française, qui, dans une allocation télévisée en date du 31 mars 2020, l’a remercié pour son engagement dans un effort de production sans précédent pour vaincre le Covid-19. En effet, le Groupe a été l’un des premiers à répondre à l’appel d’urgence sanitaire. Il a produit massivement et vite.

Le Groupe a été salué pour sa flexibilité et sa capacité à se rendre indispensable auprès des autorités publiques et sanitaires. De grandes institutions publiques et des collectivités locales ont été livrées en produits sanitaires afin de garantir la santé des citoyens. Cette reconnaissance de l’Etat porte en elle le travail sans relâche des collaborateurs du Groupe qui sont fiers d’avoir contribué à l’effort national.